Généalogie de saint Pierre Maubant (1803-1839)

Missionnaire en Corée

La paroisse saint Pierre Maubant porte le nom d'un enfant de Vassy né le 20 septembre 1803. Prêtre missionnaire, il est mort martyr le 21 septembre 1839 à Séoul en Corée, et a été déclaré saint le 6 mai 1984 par le pape Jean-Paul II.

Ordonné prêtre en 1829, il reste dans le Bocage virois et est d'abord vicaire au Désert, puis à Champ-du-Boult. Il entre ensuite au Séminaire des Missions Étrangères à Paris puis se rend en Chine. Sa rencontre avec Monseigneur Bruguière, partant seul pour la Corée où il est nommé évêque, le fait changer de destination avec l'aval de son supérieur. Monseigneur Bruguière meurt près de la frontière, et le Père Maubant entre seul en Corée, en 1836. C'est alors un pays très fermé, et Pierre Maubant réussit à y rentrer en s'habillant comme un veuf. Vêtu d'une grande cape et d'un immense chapeau cachant toute la figure, on le laisse passer sans l'interroger.

Il entre alors en contact avec les 6000 chrétiens du pays, et effectue de nombreuses conversions. Son église prospère, puis il est rejoint par d'autres missionnaires français. L'arrivée à la tête du pays d'un régent très hostile aux chrétiens amène une vague de persécutions. Le Père Maubant, son évêque Monseigneur Imbert et le Père Chastan sont capturés, martyrisés et décapités. Leurs corps, ensevelis dans le sable, sont récupérés au bout de quelques jours par des chrétiens courageux pour leur offrir une sépulture digne. Aujourd'hui, on peut voir la statue de saint Pierre Maubant dans l'église de Vassy, sa paroisse natale.

Le nom de famille Maubant

L'apparition des premiers noms de famille dans notre bocage Virois remonte aux environs des années 1100-1200. De nombreux patronymes commençent par "mau": Maubant, Maubert, Mauduit, Mauger, Maupas, Mauviel, etc... et curieusement ce mot signifie "mal, mauvais". Le mauvais ruisseau, le mauvais passage, le mauvais vieillard, ont donné naissance à des surnoms qui sont devenus des noms de famille. Le nom Maubant présentait au moyen-âge de nombreuses formes orthographiques: Malebenc, Malbenc, Maubenc, Maubanc, Maubant.

Au XVIIème siècle, ce nom est largement répandu à la Graverie, dans le canton du Bény-Bocage. Le lieudit la Maubandière, à la limite de Sainte-Marie-Laumont, atteste la présence millénaire de cette famille à la Graverie.

Les premiers seigneurs connus du Bény-Bocage étaient des Maubanc. En 1066, Alvérède Maubenc, sire de Bény, accompagna Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, à la conquête de l'Angleterre. Il reçut 30 seigneuries outre Manche mais revint en Normandie, et ses descendants conservèrent Bény jusqu'au XVIème siècle.

Au XIIème siècle, Henri Maubenc, seigneur de Bény, donna le patronage de sa paroisse à l'abbaye de Troarn, près de Caen. Dès lors, les curés de Bény allaient être nommés par l'abbé de Troarn. Cette donation fut confirmée par son fils Guillaume Maubenc et par son petit-fils Roger Maubenc. Cette famille noble s'éteignit en 1342, quand la fille aînée de Guillaume Maubanc, seigeur de Bény, épousa un Carbonnel, d'une illustre famille de la Manche, à qui elle transmit le fief de Bény.

Les ancêtres de saint Pierre Maubant

Ils sont très probablement originaires de la Graverie, mais les registres manquent pour combler les générations anciennes.

Au XVIIème siècle, les ancêtres de saint Pierre Maubant vivent à Arclais, ancienne paroisse incorporée dans celle de Saint-Pierre-Tarentaine, également dans le canton du Bény-Bocage. Ainsi, en 1671, Gabriel d'Anfernet, écuyer, sieur du Quesnoy, loue pour 5 ans des terres du village du Hamel aux Azes à Jacques Aze, d'Arclais, terres précédemment louées à Guillaume Maubanc et Jacques Maubanc.

Michel Maubant (1674-1729)

Le premier ancêtre certain en ligne directe est Michel Maubant, né vers 1674, originaire d'Arclais. Le 8 mai 1706 à Lassy, il épouse Anne Malouin, d'une vieille famille locale. Il va alors s'installer à Lassy et y faire souche. Sept ans plus tard, Christine Castel, veuve de Pierre Maubant, d'Arclais, est inhumée à Lassy en présence de ses filles Anne et Marie Maubant. Michel Maubant est probablement son fils.

Michel Maubant et Anne Malouin ont 8 enfants de 1706 à 1725. Leur première enfant, Marie, naît un mois après le mariage de ses parents. Les autres enfants suivent au gré des années: Tannegui Louis, Marguerite, Catherine, Louise, Philbert, qui suit, Françoise et Marguerite, prénommée comme l'une de ses sœurs.

Philbert Maubant (1718-1786)

Philbert est le sixième des 8 enfants de Michel Maubant et Anne Malouin. Il doit son curieux prénom à son parrain, Philbert Cornu. Il était laboureur, et avait épousé Marie Jalley en 1742 à Saint-Jean-le-Blanc. 9 enfants sont nés de leur union, de 1743 à 1761: Jean, François, Françoise, les jumeaux Philbert et Marie, Gilles Robert, Anne, Marie Anne, et Charles, qui suit.

Charles Maubant (1761-1842)

Né à Lassy, il épouse Catherine Duchemin en 1794 à Vassy, où il s'installe comme laboureur. Catherine Duchemin descend d'anciennes familles de Vassy, les Tirard, Lemaréchal, Angot et Godard. Son arrière-arrière-grand-père Olivier Godard, sieur du Vautirel, avait épousé Marie Castel vers 1670. Catherine Duchemin descendait aussi de vieilles familles de Tinchebray, dont les Guillouet qui avaient fondé au XVIIème siècle une chapelle au village des Genestés.

Charles Maubant et Catherine Duchemin ont vécu au village du Vautirel, dont l'ancêtre de Catherine était le principal propriétaire deux siècles plus tôt. De 1795 à 1808, ils ont eu 7 enfants, dont un seul garçon: Marie Catherine, Rose Françoise, Victoire et Marie Anne Catherine, mortes toutes deux à l'âge de 5 ans, Pierre Philbert, qui suit, sa jumelle Émélie alias Mélie, et une fille morte-née. La maison où ils vécurent existe toujours au Vautirel.

Pierre Maubant (1803-1839)

Ce prêtre missionnaire dont nous avons vu quelques grandes lignes est le saint patron de la paroisse qui porte son nom.

Les descendants des sœurs de saint Pierre Maubant

Les sœurs de saint Pierre Maubant comptent aujourd'hui plus d'une centaine de descendants. Rose Françoise Maubant épousa Joseph Legrigeois en 1817, d'où une descendance Legrigeois et Chassang. Marie Catherine Maubant épousa Georges Roger en 1818, d'où une descendance Roger. Enfin, Émélie Maubant épousa Jacques Michel Prestavoine en 1820, d'où une descendance Prestavoine, Guesdon, Havas, Lebarbey, Bertin, Olivier et Lequertier.


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