CONSTANT CHAVENTRÉ

 

 

En 1997 ou 1998, j’ai récupéré près de 90 cartes postales qui avaient appartenu à René Letellier (1939-1997). Elles se trouvaient dans le grenier de sa maison, située dans le bourg de Bernières-le-Patry. Ces cartes ont pour la plupart été envoyées par Constant Chaventré (1873-1918), alors à l’armée en 1914-18. Elles s’adressaient généralement à son épouse Clémentine. D’autres cartes sont signées de son frère Henri Chaventré (1872-1933), également à l’armée, et arrière-grand-père de mon épouse.

 

Les adresses sont portées ci-dessous en italique, les dates de tampon de la Poste entre crochets. Les légendes des cartes postales sont ici en gras, quand il s’agit de localités bien précises. Les cartes sont souvent écrites au crayon, quelques unes sont vierges de correspondance. L’orthographe a été respectée, erreurs comprises, tandis que l’accentuation et la ponctuation ont été parfois rajoutées.

 

 

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Souvenir d’Alsace-Lorraine.

 

Monsieur et Madame Constant Chaventré

Voyageur à Vire (Calvados)

 

Flers, le 23 sept. 1905

Avis de passage. Amitiés sincères.

 

Boilot

 

Boilot, Voyageur

Ancien Receveur des Postes et Télégraphes

27, Rue Ducouédic à PARIS (14e)

 

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Monsieur Chaventré C. chez Monsieur Lalonde (ou Lalande?) négociant en vins à Vire, Calvados.

 

Mes sincères salutations

… 104 Régiment d’Infanterie 3e compagnie Domfront Orne

 

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Lancieux – Vue Générale.

 

Monsieur Constant Chaventré, voyageur commerce,                               [Côtes-du-Nord  190..]

Rue du Haut Chemin 30, Vire, Calvados

 

Amitiés.

 

Ca...

 

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Mr et Madame Constant Chaventré, cafetier à Viessoix, Calvados                             [20-7-07]

 

Dimanche à 5 heures.

 

Votre ami Blin à Pierres.

 

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Monsieur Henri Chaventré chez Isidore Lecomte, Viessoix (Calvados)                       [31-12-07]

 

Bonne fête viel ami.

 

E. Polinière

 

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Madame Chaventré                                                                                                     [21-8-09]

Débitant, le bourg, Viessoix, Calvados.

 

Ma chère Clémentine,

 

Merci de votre affectueuse réception, nous sommes rentrés de chez vous, comme toujours heureux et reconnaissants, allez-vous tout à fait bien. Les futurs époux de Bény doivent être demain dimanche à Viessoix. Nos amitiés je … vous prie à Constant et à Berthe. Nous vous embrassons bien dur et vous disons à bientôt.

 

A. Frémont.

 

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Paris, le 20 novembre 1909,

 

Cher camarade,

 

Je me décides à vous récrire pour savoir si vous avez reçu les deux lettre que je vous ai envoyée. Ne voyans plus de vos nouvelles, je suis très étonné que vous ne les auriez pas reçu. A Paris, ils fait très froid, ils a tombé de la neige hiyer toute la journez. Je croix que l’hiver commance plus tôt que à Viessoix. J’ai reçu des nouvelles de Isidore l’autre jour, mais voilà le jour le l’an qui approches, je croix bien pouvoir allait vous voir cette fois-ci.

 

Pas autre choses à vous dire que bon courages, à vos amour, bien le bonjour à votre connaissances,

 

Votre vieux copin Adrien.

 

Et surtout de vos nouvelle le plus tôt possibles, en cas voilà mon adresse:

Demortreux chez Mr R…, boulevard de …

 

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Expéditeur: Chaventré Henri, caporal, 19e Territorial, 13 Compagnie, 6e Escouade, Falaise.

 

 

20 janvier 15                                                                           Ma chère Marguerite

 

Je suis en bonne santé et je désire que tu sois tous de même. Depuis que je suis rentré à Falaise, je n’ai pas été trop malheureux, on a fait presque rien jusqu’à présent mais demain nous passerons la revue du Général, après cela nous ferons un peu d’exercice pour nous distraire et instruire les auxiliaires. Cela  leur parait dur, il y en a de mon âge et en dessous.

 

J’ai vu aujourd’hui Mr Picot qui m’a payé le café ce matin, nous ne sommes plus au poste 11 et l’argent ira mieux.

 

Je t’embrasse tous de tout mon cœur.

 

H. Chaventré

 

J’avais écrit ma lettre pour te l’envoyer par Pierre Duboscq mais il n’a pas eu de permission.

 

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Braquis (Meuse) le 17/4/15

 

Mon cher ami,

 

Falaise ne nous connaît plus! Depuis le 9 nous sommes ici aux environs de Verdun avec Baudot, Roger, Yvon, Houlette, qui comme moi ont été versés au 20e Territorial à Lisieux pour former un bataillon de place qui fait ici le ravitaillement des combattants. Nous avons fait connaissance avec le bruit du canon qui 3 fois a bombardé notre gîte. Pas de dégâts! Un peu d’émotion seulement pour tous. Je suis ici caporal-fourrier: c’est un beau grade hein! Mais que voulez-vous? Il faut se contenter de peu! Et j’ai préféré partir ainsi que d’aller comme soldat dans les tranchées.

 

Ici, tranquillité assez complète avec nos bons amis qui vous envoient tous le bonjour. Et vous, à quel endroit êtes-vous? Sommes-nous loin l’un de l’autre? Dites-le-moi donc dans une prochaine lettre, j’en serai bien content. Qui aurait dit que nous serions dans la même région il y a 4 mois. Mon cher Constant, croyez à mon meilleur souvenir et à mes amitiés. Et maintenant, j’attends de vos nouvelles.

 

Bernier

 

Louvet est dans les tranchées, Lataste vient d’être nommé sous-lieutenant, Mollard, nommé plus vite, est au feu aussi!

 

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Environs de Villers-Cotterêts – Eméville.

L’Eglise, vue d’ensemble.

 

Le 10 juin 1915,

 

Ma chère Clémentine,

 

Je suis en bonne santé et désireux que vous soyez de même. Constant se porte bien, j’ai eu de ses nouvelles, tout le monde se porte bien chez nous aussi. Je descends de garde à midi, je repart à 9h ce soir en convoi pour le Pas-de-Calais, je pense conduire du ravitaillement pour le front, on est presque toujours 2 jours. Donnez de mes nouvelles à Constant, je vais tâcher de lui récrire à ma rentrée.

 

Votre beau-frère qui vous embrasse,

 

H. Chaventré

 

19e Territorial, 10 Compagnie, Secteur postal 23.

 

De convoi dans ce pays (Aisne) où les Boches sont passés.

 

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Verdun – Caserne d’Anthouard.

 

S. 29-6-15, 4 H ½ matin,

 

Ma chère Clémentine,

 

J’ai cru l’autre fois dans ta lettre que une bague en alluminium des obus boches te ferai plaisir, quand tu m’écrivais que Mme Gauchard en avait reçu de son cousin. Comme partout ici cela fait fureur, et celle-ci a été faite par un chasseur à pied, de l’active, qui est à notre compagnie. Comme sujet c’est assez bien trouvé, cela représente une boucle, soi-disant que l’amour est bouclé pour le moment, il faut se mettre une ceinture pour l’instant. Je pense ma chérie que ce n’est pas cela qui nous gêne le plus, mais vivement le bonheur de se revoir, depuis bientôt 6 mois.

 

C. Chaventré

 

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Verdun – Caserne Miribel.

 

S. 29-6-15, 4 H ½ matin,

 

Ma chère Clémentine,

 

C’est dans cette caserne que nous avons resté 10 jours pour la vaccination typhique, à notre arrivée. Quand la reverrons-nous, pour le désarmement et notre départ pour le retour, ce jour se fait bien attendre, hélàs, qu’il sera beau, comme tu le dis aussi beau que à notre mariage, qu’elle fin de cauchemar. Je te disais dans une lettre de m’envoyer un pantalon mais attends, je crois que je vais en toucher un, en tout cas je te le redemanderais. Je t’envoyais déjà une carte hier en te disant de ne pas me l’envoyer. Tu me diras si tu as reçu cette bague et si elle t’a fait plaisir. Reçois ma chérie tous mes baisers, et vivement que je te les donne. Tu me diras si elle va bien à ton petit doigt.

 

C. Chaventré

 

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Une bonne pensée de Selongey.

 

Selongey le 23 juillet 1915.

 

Ma chère cousine,

 

Je vous prie de m’excuser si je n’ai pas répondu à votre aimable lettre, ainsi que celle que vous avez envoyée à Angelina. Elles nous firent bien plaisir et ma femme m’envoya la sienne et me chargea d’y répondre ainsi qu’à celle de votre cher mari. Je répondis dans les jours à Constant, mais je vous avez négligée jusqu’ici et hier ma femme m’a envoyé une lettre de notre tante Rosalie, qui elle aussi m’a fait plaisir en apprenant qu’elle se porte bien et que l’oncle Brisset est un peu mieux, et elle nous annonce aussi que Laure est fiancée à un jeune homme de Mourol nommé Courbaron.

 

Il a été réformé et il demande à notre tante Rosalie à lui louer une partie de sa ferme où habitait notre oncle Jean, et je crois qu’elle y est décidée. Elle nous annonce aussi que Léon Baratte a du être attent de follie à la suite de surménage qu’il avait eus à l’arsenal où il travaillait et que sa femme lui dit qu’il faut qu’elle paie 3 F par jour à la maison de santé où il est, et qu’elle lui demande de dire au notaire de lui envoyer ce qui leur revient de l’oncle Jean. Elle nous dit aussi que l’oncle Lalande se chagrine beaucoup de voir que Albert soit toujours à Rennes et qu’elle craint qu’il ne tombe malade, mais j’espère qu’il va se remonter et aussi qu’Albert et Constant, ainsi que moi, nous allons rentrer d’ici peu, car je crois que la fin de la guerre est proche. J’écrirai à Constant d’ici peu.

 

Je me porte très bien ainsi que ma femme et mes enfants, dont j’ai reçu des nouvelles hier. Ma chère Clémentine, je vous souhaite ainsi qu’à votre mari, en mon nom et celui de ma famille, bon …, bonne santé, bon courage et pro.. retour pour Constant. Et je vous embrasse de tout mon …

 

V. Lecrivain

 

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Environs d’Arras – Zouaves à Ochy-aux-Bois.

 

Ne pas changer l’adresse d’ici nouvelle ordre.

 

Je pense que je ne retournerai pas dans ses pays pour chercher des cartes, depuis longtemps on parlait de nous changer, mais cette fois c’est pour vendredi, nous devons aller à Troyes, je t’enverrai deux dès que nous serons changé et nous devons faire le ravitaillement du côté d’Alsace. J’avais encore trouvé quelques femmes en Normandie, ici pas grand chose, si ça continue j’en aurai plus, faudra que j’aille te retrouver le plustôt possible. Bonjour et bonne santé à tous, je t’embrasse tous de tout cœur,

 

H. Chaventré

 

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Troyes – Cathédrale Saint-Pierre.

 

Troyes le 26-8-1915.

 

Ma chère Clémentine

 

J’ai reçu votre carte hier et en même temps une lettre de Constant qui comme vous est en bonne santé, moi aussi pour le moment. Nous sommes changé depuis le 20 que nous sommes ici, mais je crois que ce n’est pas pour y rester longtemps, enfin nous sommes voyageurs, et pour combien de temps encore, c’est ce que tous on se demande.

 

Troyes (Aube) – Intérieur de l’Eglise Ste-Madeleine – Le Jubé, construit par Jean Gaide, de 1508 à 1517.

 

Toutes ses dentelles sont scultées sur la pierre, c’est très beau à voir. Encore un fois, je t’embrasse tous.

 

Henri.

 

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Drancy le 5 novembre 1915,

 

Cher Monsieur Chaventré,

 

Vous devez penser que vous êtes passer dans l’oubli, mais au contraire nous pensons bien souvent à vous, car je vous assure que nous nous ennuyons bien de vous tous. Ce n’est pas la gaité maintenant à Drancy avec ces miladioux, ce n’est pas les mêmes gens, on ne sait même pas s’il y a de la troupe. Je pense que vous êtes tous en bonne santé, donnez-nous toujours de vos nouvelles, cela nous fera toujours grand plaisir (car nous n’oublirons pas les bonnes petites soirées que nous passions, cela était plus gai que maintenant).

 

Vous devez dire que nous sommes bien négligent de ne pas vous avoir envoyer votre colis plutôt mais le patron est toujours le même, aussi négligent. Je vais m’occuper de vous l’expédier demain matin sans faute. Mele Marie vous envoie ses bonnes amitiées, ainsi qu’à tous les copains. Vous direz à ..igot (Digot, Bigot?) que je demande s’il ne s’est pas fouler le poignet, pour nous écrire c’est un flémard, mais nous lui envoyons un grand bonjours quand même. Donnez nous de vos nouvelles, cela nous fera toujours plaisir. Mon mari et les enfants vous envoi leur bons souvenirs et moi mes meilleures amitiées.

 

M. Heirivo...

 

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Le 13 novembre 1915,

 

Ma chère Marguerite,

 

Je suis en bonne santé et désire que tu sois tous de même. La nuit dernière et aujourd’hui, il tombe de l’eau et il ne fait pas chaud. Tu me disais que tu avais du beurre l’autre vendredi, tu me diras le prix ainsi que des œufs. Je crois que Pierre ne va pas être content d’avoir mis serviette par terre, il serait trop fier s’il avait tout à souhait. Je t’embrasse tous bien fort,

 

H. Chaventré

 

La nuit tombe, bientôt 5 heures, je vais manger la soupe. Durand va rentrer, on va aller prendre un café.

 

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Guerre de 1914-1915 – L’Hôtel de Ville de Revigny (Meuse).

Avant et après le bombardement du 6 au 12 septembre 1914.

 

17-12-15

 

Ma chère Clémentine,

 

Je suis en bonne santé et désire que vous soyez de même. Nous partons demain pour St-Rémy-s-Bucy dans une petite gare pour faire du ravitaillement. Il faudrait mieux changer en libération. Bonjour à Constant. Votre beau-frère qui vous embrasse.

 

H. Chaventré

 

19e Territorial, 10e Compagnie, Secteur 50. Je ne sais pas la nouvelle adresse.

 

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Madame Henri Chaventré à la Coquerie                                                                [3-1-16]

par Vire à Viessoix (Calvados)

 

Mes souhaits de bonne année.

 

Hélène Gosselin

Marcel Gosselin

 

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La Guerre de 1914-1915 dans les Vosges. Saint-Michel-sur-Meurthe (Vosges).

Le Moulin (Route de Nompatelize) incendié pendant les combats autour de St-Dié en Août 1914.

 

Nompatelize 5-1-16, 5 H soir.

 

Ma chère Clémentine,

 

C’est ici que nous venons prendre un verre quand nous sortons, 1500 m et là nous ne sommes pas foulés, comme à la Salle. Demain matin à 7 H, nous partons pour Raon-l’Etape, on y reste 2 jours, et dans la nuit du 8 au 9 nous retournons aux tranchées. Comme temps, toujours humide, moins d’eau, mais plus froid. Encore dans ce déplacement, les correspondances vont se calmer, mais espérons que elles reprendront leurs cours. Reçois ma chérie tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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Le 20.1.16,

 

Mon cher …abot,

 

Très heureux de recevoir de vos bonnes nouvelles qui m’ont faient très plaisir, et dire que je n’est pas encore ut le temps d’écrire depuis mon arrivée, surtout que mon domestique nous a quittais avant hier. Ma permission s’écoule, c’est jeudi prochain que je quittes la maison avec gros cœur, car l’on vie en ce moment. Alors mon cher Chaventré, merci bien et bonjour de la part de ma femme et toute la famille. Bonjour à toute l’escouade. Votre ami dévoué,

 

L…

 

Pendant sa permission envoyé par Georges [texte ajouté au crayon sur la carte postale].

 

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Cepoy. – Le Canal.   

 

Petit pays à 5 kilom d’ou nous sommes.

 

Le 21 février 1916.

 

Ma chère Clémentine,

 

Je suis en bonne santé et désire que vous soyez de même. Nous travaillons toujours dans nos bois. Il a tombé beaucoup d’eau, il n’y faisait pas bon, il fait meilleur depuis deux jours, mais je m’estime heureux d’être ici. Je n’ai pas de nouvelles de Constant depuis qu’il est reparti, je pense que vous n’êtes pas de même. Vous serez bien aimable de me les communiquer, je lui envoie une lettre aussi. Vous lui souhaiterez quand même le bonjour pour moi. Votre beau-frère qui vous embrasse.

 

H. Chaventré

 

19e Territorial, 10e Compagnie détachée à Paucourt par Montargis, Loiret.

 

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La Boissière (S. -et-O.) – Orphelinat Hériot – Salut au Drapeau.

 

La Boissière le 27 mars 1916.

 

Mme Chaventré,

 

Je suis donc arriver à mon ancien poste en assez bonne santé. Je désire que ma carte vous trouve de même. Je suis partit jeudi au train de 1 heure. C’était Alphonsine Maupas qui est venu me conduire, le pauvre Madère suivait la voiture sans que on le voit, on l’aperçu bas de la côte de la Ritière, ou je l’ai renvoyé, vous êtes sur qu’il me connaissait bien. J’espère avoir des nouvelles de Constant, j’ai mis ma lettre en prenant le train, j’ai était paresseux. Souhaitez lui le bonjour pour moi. Mes salutations,

 

Angué

 

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Paris – La Place de la Concorde.

 

Ne serait qu’à midi chez vous

 

28 mars 16

 

Mon cher Henri,

 

Très heureux de vous savoir chez vous, et si ne survient pas d’empêchements irai jeudi, mais passerait par chez Victor et ai un renseignement a demander chez le maire s’il n’est pas trop tard passerai par le bourg ce qui m’évitera votre mauvais chemin. Bons baisers à tous,

 

C. Chaventré

 

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Ferrières-en-Gatinais – L’Eglise Saint-Pierre.

Fondée en 499 par Clovis, Roi de France (Monument historique).

 

Paucourt le 2 avril 1916.

 

Ma chère Marguerite,

 

Je suis arrivé à Paris à 6 heures et un train à 7 H pour Montargis arrivé à midi et tout va bien ce matin. On a touché de la paille pour changer nos lits et après cela j’ai été à la messe et j’ai été content depuis 7 mois que je n’y étais allé. Ton époux qui t’embrasse tous de tout cœur.

 

H. Chaventré

 

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Vienne – Panorama de Vienne, Ste-Colombe et la Vallée du Rhône.

 

Madame Chaventré, Café du Lion d’Or, Tinchebray (Orne).

 

12-4-16

 

Bonjour

 

C. Chaventré

 

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Cepoy – La Poste.

 

Le 13-4-1916.

 

Ma chère Clémentine,

 

J’ai reçu une lettre de Constant m’annonçant son départ du Mans, j’espère qu’il ne sera pas plus malheureux à dans son nouveau corps. Il m’a aussi envoyé une carte de Lyon, sans doute qu’ils y ont arrêté, je pense qu’il était content d’être quitte Verdun, mais sa joie a été courte. Pour le moment il ne va pas au danger, espérons de tout cœur qu’il n’y retournera pas. Quand vous aurez son adresse, vous serez bien aimable de me la communiquer aussitôt que vous lui récrirez, vous lui souhaiterez le bonjour pour.

 

Depuis que je suis rentré de permission, il m’a bien ennuyé. Je suis toujours en bonne santé et souhaite que vous soyez de même, ainsi que Constant. La famille est en bonne santé. Marguerite dit qu’elle ne s’était jamais autant ennuiée. Espérons que bientôt ce fléau finira et que tous nous pourrons nous retrouver pour chasser les ennuis.

 

Votre beau-frère qui vous embrasse,

 

H. Chaventré

 

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Le Vaucluse illustré – Bollène – Hôtel de Ville et Monument Charpentier.

 

Madame Chaventré

Café du Lion d’Or, Tinchebray, Orne.

 

16-4-16

 

Bien le bonjour,

 

C. Chaventré

 

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Dijon – Le Coin du Miroir – Rue de la Liberté.

 

Selongey le 17 avril 1916.

 

Ma chère Clémentine,

 

Hier je reçus une lettre de jeudi de ma femme qui me fit bien plaisir en m’apprenant que vous étiez à l’enterrement de notre oncle Brisset et que vous vous portez bien, malgré la triste circonstance, ça fit bien plaisir à Angelina de vous voir car voilà 21 mois que vous ne vous étiez vues.

 

Elle me dit que Constant est changé de dépôt, et que vous n’aviez pas son adresse. J’espère que vous l’avez maintenant, et que vous avez correspondu avec lui, et qu’il est aussi bien qu’au Mans, mais peut-être plus loin de vous, enfin vous fîtes bien d’aller le voir, quand vous y êtes allée.

 

N’est-ce pas un miracle qu’il ait quitté le bois des Caures quelques jours devant l’attaque, car il aurait eu le sort des 58me 59me bataillons et ne serait plus. Remercions-en donc tous le bon Dieu et qu’il continue à nous protéger et nous conserver la santé et nous rendre à nos familles le plus vite possible.

 

J’ai aussi reçu une lettre du 11 d’Albert Lalande samedi. Il se portait bien, est bien habitué et est servant. Je lui ai répondu hier et je lui donne des nouvelles de toute la famille, et de l’enterrement de notre oncle. Je me porte bien et ne m’ennuie pas, ma famille se portait bien vendredi et s’unit à moi pour vous souhaiter ainsi qu’à Constant bonjour, bonne santé, bien du courage et vous revoir au plus tôt. Et nous vous embrassons tous les quatre de tout notre cœur.

 

V. Lecrivain

 

G. V. C. section d, poste 14 à Selongey, Côte-d’Or.

 

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Dijon – Horloge de Jacquemart.

 

Selongey, le 8 mai 1916.

 

Ma chère Clémentine,

 

Je profite de m’être fait photographier avec une partie de notre poste pour vous en envoyer une carte, car notre baraque a été brûlée le vendredi saint vers 6h du soir et il n’en reste que la petite cuisine qui était un peu isolée et couverte en terre, j’en envoie à peu près à toute la famille car j’en avais 30 et il ne m’en reste guère. Je n’ai pas reçu de nouvelles de Constant depuis que je vous ai écrit il y a 3 semaines. J’espère qu’il est resté dans le Vaucluse, et je souhaite qu’il y finisse la guerre, et espérons qu’elle finira d’ici peu. Albert m’a écrit la semaine dernière, il se portait bien et il était bien habitué à son nouveau métier.

 

J’ai reçu ce matin une lettre du 5, d’Angelina, qui se portait bien ainsi que nos enfants. Elle est allée mercredi au service de notre oncle Brisset, où elle vit Laure qui lui dit qu’elle n’a reçu la lettre d’invitation de l’enterrement que le lendemain, mais vous le savez sans doute Angelina ne me parle pas de nos tantes Armandine et Angélique. Notre tante Rosalie se porte bien et elle lut le testament de notre oncle à la famille Brisset. Monsieur Allix, curé de Barneville, était à dîner avec elles, car elles n’avaient pour tout d’hommes que Lequertier de Magneville.

 

Je me porte très bien, et j’espère retourner en permission d’ici 8 ou 15 jours, car la 2me série de permissions est commencée de samedi et va se continuer, car notre capitaine nous a promis d’y envoyer tous les cultivateurs qui le désireront, mais la meilleure permission serait le départ déffinitif.

 

Quand vous écrirez à Constant, je vous prie de lui souhaiter bonjour et bonne santé pour moi. Je vous souhaite aussi, ma chère Clémentine, bonjour, bonne santé, bien du courage, que votre cher époux vous rejoigne, et pour toujours, au plus tôt.

 

Et je vous embrasse de tout mon cœur.

 

V. Lecrivain

 

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Orléans. – Place Albert Ier, la Gare.

 

13-5-16.

 

Cher frère et sœur,

 

Je suis en bonne santé et je désire que tous les deux tu sois de même. Nous sommes cantonnés dans une ferme, logé dans une tasserie couverte de tuiles. Le logement n’est pas aussi bon qu’à Paucourt, malgré cela nous somme content de respirer l’air de Normandie, nous trouvons du cidre, ce qu’il nous en faut, mais nous sommes dans une ferme seule comme Maine (lieudit à Viessoix, Calvados), même situation, les vallons moins élevés.

 

On a pas encore commencé le travail, les outils ne sont pas arrivés. Je pense que ta permission va s’écouler vite, enfin je suis heureux pour toi que tu l’ai eu. Bonjour à ton patron Mr le Maire, fraternelle poignée de main à tous les deux.


H. Chaventré

 

19e Territorial, 10e Compagnie à Eperrais par le Pin-la-Garenne, Orne.

 

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Dijon – Jardin de l’Arquebuse – L’Ile des Cygnes.

 

Selongey le 14 mai 1916

 

Mon cher Constant et ma chère Clémentine,

 

Je pars ce soir par le train de 7h40 par Dijon en permission de 8 jours. Bonjour et bonne santé,

 

V. Lecrivain

 

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Vienne – Vue d’ensemble de la Caserne d’Infanterie (99e de ligne).

 

Madame Chaventré, Café du Lion d’Or, Tinchebray (Orne)

 

31 mai 1916.

 

Ce matin nous partons à 11 H pour le front. Je t’embrasse,

 

C. Chaventré

 

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Eh bien comment cela va. Nous avons été en fricot de cochon hier à Coulonces chez l’oncle Jule. Le père Autin n’est pas bien depuis hier. Je rentrerais probablement que samedi ou dimanche. Je vous le dirais. Souhaiter bien des choses de ma part à Germaine. Et Constant est-il venue. Envoyer moi deux mots pour me le dire. L..  vous envoie beaucoup de baisers.


A bientôt,

 

B. Ther…

 

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Excursion en Franche-Comté. Besançon vu en aéroplane.

 

Madame Chaventré

Café du Lion d’Or, Tinchebray (Orne).

 

Envoi de C. Chaventré 3e Bon Territorial Chasseurs Alpins, de passage à Besançon le 1er juin 1916.

 

5 H matin. Toujours en bonne santé, temps superbe. Je t’embrasse.

 

C. Chaventré

 

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Besançon – Vue générale.

 

Madame Chaventré,

Café du Lion d’Or, Tinchebray (Orne)

 

Besançon, 1er juin 1916 – 7 H matin.

 

Nous nous disposons à se remettre en route. Je t’embrasse.

 

C. Chaventré

 

3ème Bon territorial Chasseurs Alpins de passage pour le front.

 

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Besançon – Horloge St-Jean

 

Remiremont 2 juin 1916, 3 H matin

 

Ma chère Clémentine,

 

Nous avons repartis hier de Besançon, à 3 H 45 de l’après-midi, donc toute la matinée on s’est promené un peu. On est allé voir la cathédrale et l’horloge, que tu vois en photographie, qui est une merveille. Il fait beau temps, mais l’on commence à se fatiguer, nous venons d’arriver ici après avoir passé par Vesoul, et Lure. Hier nous avons passé par Lyon, Bourg, et Besançon (à suivre).

 

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Haute-Alsace. – Kruth. – Vue générale.

 

3 juin 1916.

 

Ma chère Clémentine,

 

Voici la vue du pays où nous sommes descendus d’avant-hier, j’avais confondu avec la vallée de la Schlutch. L’autre carte est la vue du pays ou nous avons couchés, c’est très joli ces pays au fond de la vallée, il y a des cafés et nous y avons bus servis par des Boches. Naturellement l’enseigne y est encore restée en Allemand, ils sont bien aimables mais d’après les dit-on ils aiment les français car ils ne peuvent faire autrement. Ces 2 pays qui sont à 1 kilom. l’un de l’autre forment 3000 habitants environ.

 

Ce matin on est parti à pied pour les tranchées sous une pluie battante, ce que l’on a grimpé, c’est à ne pas croire, enfin pour faire 20 kilomètres, on a mis 7 H et c’était dur.

 

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Haute-Alsace. – Hartmannswillerkopf – Ruines du vieux Château de Frendstein.

 

4 juin 1916.

 

Ma chère Clémentine,

 

Voilà 24 H que je suis aux tranchées, et jusqu’à présent ce n’est pas terrible. J’ai monté 2 H de garde et je vais reprendre cette nuit. On ne voit pas les Boches, c’est tout couvert de sapins, de sorte que entre les heures de garde, nous travaillons à faire des boyaux, des cangnas, enfin tout ce qui consiste à la défense. Mais tu penses que nous sommes là dans cette montagne boisée à vivre en ermite, c’est pis que au bois des Caures.

 

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Haute-Alsace – Saint-Amarin. Visite du Président de la République – 9 Août 1915.

 

6 juillet 1916

 

Ci-joint cette carte qui te porte aussi tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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Haute-Alsace. Thann – Vue générale (Kattenbach).

 

Suite 11 juillet 1916

 

A la guerre, ce sont les gros qui sont à l’arrière, il n’y a pas de doute, c’est trop visible, espérons que après la guerre, certains paieront leur embuscade, il en restera toujours du peuple, qui auront la rage au cœur. Je termine ma chérie, en t’envoyant tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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Dijon – Vue Générale.

 

Dijon, le 3 août (ou avril?)1916,

 

Mon cher Constant,

 

J’ai reçu votre aimable lettre ce matin, je pars en permission de 15 jours. J’ai reçu une lettre de notre tante Brisset qui se porte bien et me dit qu’elle viendra nous voir pendant ma permission. Je suis heureux de savoir que nous ne soyez pas trop mal à votre nouveau poste. Je viens de recevoir une lettre du 31 de ma famille qui se porte bien, mais malgré le beau temps, Angelina n’est pas encore quitte du foin et me dit que le blé n’est pas encore mûr. Mais il fait si chaud qu’il va … (s’amener?).

 

Espérons que le bon Dieu nous réunira bientôt. Ma famille se joint à moi pour souhaiter ainsi qu’à votre chère épouse bonjour, bonne santé, et vous revoir au plus tôt.

 

Et je vous serre affectueusement la main,

 

V. Lecrivain

 

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Le 24 a.. 1916 (avril ou août?1916?)

 

Mon cher Chaventré,

 

… un peu de gaieté dans votre camp, je vous envoie une carte humoristique et quelques nouvelles. D’abord, comme on dit, « il ne faut pas s’en faire », cela ne mène à rien d’utile et fait paraître le temps beaucoup plus long. Et puis vous allez voir du pays inconnu de vous (et de moi aussi) et dont j’ai entendu dire grand bien. Enfin, il faut se dire que bientôt peut-être la fin de la guerre viendra nous … au moment où nous nous y attendrons le moins.

 

… toujours dans la même région, mais le bataillon ne fait … du moins le service des avant-postes, il est occupé … de défense en 2e ligne: je souhaite que cet emploi nous soit longtemps conservé … nous ne recevons plus de « marmites », et cela paraît merveill… entendre leur bruit me suffit amplement.

 

… j’ai eu il y a peu de jours des nouvelles d’Yvon qui, assez sérieusement blessé au … droit, est toujours resté en traitement à l’hôpital 42 à Vichy … Je suis persuadé que quelques lignes de vous le désennuieront, … grand plaisir. Savez-vous ce que Roger est devenu? … moment de liberté vous permettra de m’adresser quel… toujours heureux.

 

… courage et cordiale poignée de main.

 

A. Ber…

 

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La Haute-Boissière (S.-et-O.).

 

La Boissière le 3 (ou 9?) Sbre1916.

 

Madame Chaventré,

 

Je vous donne deux mots de mes nouvelles qui sont bonne. Je désire que cet carte vous trouve de même. J’ai était passer 15 jours en permission, je suis rentrer aujourd’hui huit jours. J’étais pourtant bien habituer au pays. J’ai eut des nouvelle de Constant dans le court de ma permission, je lui ai envoyé une carte de Viessoix. Vous voudrez bien lui souhaiter le bonjour de ma part. Je voudrez pourtant bien le revoir, pour moi je pense toujours rester encore quelques temp à l’Orphelinat.

 

On a déjà sept femmes et il doit encore en revenir pour en remplacer que les hommes peuvent être remplacé. Les hommes du jardin ne seront pas remplacés par les femmes, on doit rester une quinzaine en attendant la fin de cet guerre. Je vous souhaite le bonjour et une bonne santé. Recevez mes amitiés,

 

Angué

 

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Gloire à nos Diables Bleus.

 

Souvenir des tranchées d’Alsace

 

21 7bre 1916

 

C. Chaventré

 

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Notre-Dame-Doé (I.-et-L.) – La Gare

 

Notre-Dame-Doé 15

 

Madame,

 

Où donc est Constant, je l’ai demandé plusieurs fois à la maison, ils ne savent jamais. J’ai eu des nouvelles de Henry par Gosselin, son beau-frère, qui fait partie de notre section, on se voit souvent. Je pense qu’il n’est pas au feu et qu’il est comme moi, ne se faisant pas trop de bile. Je fais toujours du pain, nous sommes à dix kilomètres de Tours, nous attendons toujours que les Boches veulent pour avancer sur Creil, nous devons y aller à pied, alors ce ne sera pas devant l’année prochaine, il ne nous aurons pas tout de suite. Je serais de savoir où est Constant. Un bonjour et une bonne santé,

 

D’un ami, G. Cailly,

 

G. Cailly, 3e Boulangerie de Campagne, Tours, Indre-Loire.

 

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Haute-Alsace. – Fellering et le Drumont.

 

Cet ami Chaventré,

 

Je te remercie de ta petite lettre que tu m’avais promis de m’envoyer. Je pensais bien que tu devais être rentré de perme où j’espère tu as trouvé ta femme (enfants) en bonne santé. Mais les jours passent trop vite là-bas hein, enfin, quand la fin: j’ai eu des tristes nouvelles de la C. où vous êtes. Tu ne m’en parle pas, je te souhaite bonne chance mon … ami, et si tu te trouve à passer par là, manque pas de venir me voir. Donne le bonjour à ton caporal et au sergent dont j’ai gardé bon souvenir. Ici, beaucoup beaucoup de travail mais ce n’est plus à comparé de …

 

A bientôt de tes nouvelles, bonjour aux amis de ma part, je te serre la main,

 

Ton ami, Den...

 

Den… Pierre, 6e section COA, parc à bétail, secteur 176.

 

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Asnières. L’intérieur du Cimetière des Chiens.

 

Monsieur le Caporal de 13e Escouade, 19 Territorial Inf,                                    [Paris 30-9-16]

10 Compagnie, St-Evroult N. D. du Bois, Orne

 

Bon souvenir, à bientôt,

 

Charles                                                                                                                     

 

EPICERIE, VINS, LIQUEURS

Ch. URBAN

16, Rue Vasson, CLICHY (Seine)

 

Une carte de permissionnaire.

 

H. Chaventré

 

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Haute-Alsace. Village de Goldbach, route de l’Hartmannswillerkopf et du Sudelkopf.

 

Alsace, 10 octobre 1916

 

C. Chaventré

 

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Joinville-le-Pont – Entrée rue du Pont – Quai Beaubourg.

 

Joinville le 3 9bre 1916.

 

Cher cousin et chère cousine,

 

Depuis 3 jours vous avez retrouvé la bonne vie de famille qui fait si plaisir à tous. Hélas ces beaux jours passeront trop vite et il faudra vous quitter, et qui sait quand vous vous rejoindrez, car malheureusement, il nous faudra passer l’hiver, et combien de temps encore? Dieu seul le sait, moi je pars en permission le 8 pour 15 jours, j’aurais été heureux d’être allé à la même date que vous car j’aurais passé 3 jours avec ma petite Marie qui repart aujourd’hui.

 

Je viens de recevoir une lettre d’elle, et je vous l’envoie, vous y verrez qu’elle est bien habituée et bien notée, ce qui me fait bien plaisir, elle viendra passer 2 jours avec moi, les 11 et 12.

 

Je me porte bien ainsi que ma famille qui se joint à moi pour vous souhaiter, mes chers cousin et cousines, bonjour, bonne santé, et vous revoir au plus tôt. J’envoie un bon baiser à Clémentine et à vous mon cher Constant une affectueuse poignée de mains.

 

V. Lecrivain

 

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Thann (Haute-Alsace) – Cathédrale.

 

27-11-16

 

Ma chère Clémentine,

 

Tu vois que dans ce pays, il y a une belle cathédrale, jusqu’à présent elle n’a pas souffert du bombardement, sauf les vitraux. Ce pays est vraiment beau, mais ne vaut pas la Normandie, vivement le bon retour, hélàs, qu’il se fait donc attendre. Encore et toujours, tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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Thann et Vieux Thann (Haute-Alsace).

 

28-11-16, 3 H du soir

 

Ma chère Clémentine,

 

Après avoir travaillé, à pioché et pellé, un peu réchauffé, je te mets encore un mot, mais il fait bien froid, et il va encore geler. On s’en va d’ici, à 4 H, ¾ d’heure de route, le matin on vient à 7 H, on nous apporte la soupe à 10 H, on 2 heures pour la manger. Je crois que c’est le dernier jour que nous venons au travail, et le 30, ou le 1er, on retourne aux tranchées à Steinbach, je crois, c’est à la gauche de la 425, le secteur est meilleur paraît-il. Encore un baiser,

 

C. Chaventré

 

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La Grande Guerre 1914-15. L’Alsace reconquise – Un coin de Steinbach après sa réoccupation par nos soldats.

 

Alsace 1er-12-16

 

C. Chaventré

 

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La Grande Guerre 1914-15. En Haute-Alsace, retranchements français aux environs de Steinbach.

 

4-12-16, 7 H matin

 

Ma chère Clémentine,

 

Je suis toujours en bonne santé, sauf un fort rhume, qui commence à fuir un peu. Cette nuit, j’ai pris 6H de garde, il faisait un peu moins froid, ce matin un peu d’eau, mais enfin si cela peut réchauffer le temps. Et toi ma chérie, ça va-t-il un peu mieux, j’ose l’espérer mais surtout, soigne-toi, et tâche de ne pas trop fatiguer.Un bon baiser,

 

C. Chaventré

 

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Nompatelize (Vosges) – Les Jumeaux.

 

La Salle, 29-12-16, 5 H soir

 

Ma chère Clémentine,

 

J’ai reçu ta lettre du 26, ou tu me dis que tu vas maintenant tout à fait bien, j’en suis heureux, car cela m’inquiétait, mais soigne toi bien, et pas d’imprudence.

 

Cette carte est d’un pays à 1500 m de la Salle, ce qui équivaut celui-ci. Toujours la même vie, et comme temps de la pluie et du vent. Comme tous les soirs, je vais aller au ravitaillement, à la gare de St-Michel-s-Meurthe, à 6 kilomètres.

 

Espérons que 1917 nous remettra l’un près l’autre. Tu me dis que le patron fait l’article pour les eau-de-vie, mais si la suppression venait, il serai débarrassé lui, et nous qu’en ferions-nous. Mais je ne  crois pas tout de même à la suppression. Reçois ma chérie tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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La Guerre de 1914-1915 dans les Vosges.

Nompatelize (Vosges) – Tombe d’Allemands tombés pendant les sanglants combats d’Août et Septembre 1914.

 

Cette tombe est garnie de 71 soldats allemands.

 

La Salle, 30-12-16, 2 H soir.

 

Ma chère Clémentine,

 

Toujours le même temps, de l’eau et du vent, et aussi la même vie, on est tout de même mieux que aux tranchées, espérons que nous n’en ferons pas autant maintenant, car tout de même on va approcher de la fin, et pourtant comme je te le disais, ces pourparlers n’aboutiront pas de sitôt, espérons en voir la fin et au plus tôt, et le bonheur de revivre ensembles. En attendant reçois ma chérie tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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La Guerre de 1914-1915 dans les Vosges.

Nompatelize – Le centre du village avec, au fond, le clocher de l’église incendiée.

 

La Salle, 31 Xbre 1916.

 

Ma chère Clémentine,

 

Toujours la même vie, et le même temps, pluie et vent. Je comprends que tu aimes bien avoir une lettre, heuresement que je t’avais prévenue. Comme danger dans ce coin, je ne sais pas. C’est aux tranchées que nous verrons, je te le dirai.

 

Comme toi je trouve long depuis cette perme. Je te joins une lettre de la tante Brisset qui donne des détails sur les billets, alors tu t’en occuperas, à ta convenance, comme tu feras cela sera bien. Je t’envoie ma chérie tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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Chère amie,

 

Nos meilleurs vœux et souhaits de bonne et heureuse année. Bonne santé. Vos amies qui vous embrassent bien tendrement.

 

J. Cailly                        M. Cailly          E. Cailly

 

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La Guerre de 1914-1915 dans les Vosges.

Nompatelize (Vosges). – Le chœur de l’Eglise incendiée.

 

La Salle, 4-1-17, 5 H soir.

 

Ma chère Clémentine,

 

Je viens de recevoir ta lettre du 31 avec le billet, je t’en remercie. Tu me dis avoir eu la visite de Berthe et Margueritte qui ont eu chacune leur mari, tant mieux pour elles. Je ne doute pas que Victor ai été doucement au déménagement. Je vois que la brouette est bien vendue, car elle nous coûtait 12 F.

 

Quant à la table à Mme Lebel, j’ai confondu, et j’ai donc répondu à Fanny, lui disant que après 3 semaines, que Mme Lebel manquait de délicatesse de prendre la table sans une réponse, elle s’ennuyait de n’avoir une réponse, vois sa première lettre, et la seconde à toutes les deux, j’ai répondu comme il convient, je me moque d’elle comme tu le comprends.

 

Tu as reçu ma lettre où j’ai joint celle de la tante Brisset, donc tu vas être au courant. Après demain, nous partons d’ici pour tout près de Raon-l’Etape, et nous allons au tranchées du 8 au 9. Comme temps: plus froid, annonce de neige. Reçois ma chérie tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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Celles-sur-Plaine (Vosges) – Grande-Rue.

 

11-1-17

 

Ma chère Clémentine,

 

C’est dans cette rue que nous prenons la garde, à l’extrémité vers ou tu vois une croix, on y est pas trop mal, il y fait un peu froid, toujours de la neige. Comme je te le disais hier, nous devons rester à ce poste jusqu’au 18, et l’on entend parler que encore une fois nous allons déménager avec la division, on ne sait par ou, enfin c’est des ont-dit. Au 223ème qui est aux environs, j’ai vu Léon Louvel, garçon d’omnibus de Vire. Je l’ai vu déjà 2 fois, on a bu un bon coup ensembles, il t’envoie le bonjour. Je n’ai pas encore vu Roger, ils ne sont pas ensembles. Envoie moi encore un billet ou deux, car avec ces rencontres, il en faut davantage, et je veux toujours une réserve d’une trentaine de francs. Reçois ma chérie tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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Celles-sur-Plaine (Vosges) – La Place de l’Eglise.

 

13 janvier 1917

 

Ma chère Clémentine,

 

Comme temps, neige, et vent très froid, ce n’est pas le pays des rêves les Vosges, surtout pendant l’hiver. Tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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Château de la Boissière – Les Ecuries.

 

La Boissière 17 janvier 1917.

 

Mme Chaventré,

 

Je vous envoye mes vœux et souhaits de bonne année en rentrant de permission de 7 jours. J’ai vut votre vieux Madère, il est content d’être au bourg, il ma bien reconnu. Bonjour à Constant, j’ai eut de ses nouvelles avant de partir en permission. Je vais lui récrire d’ici peu. Ma femme m’avait bien chargé de vous souhaiter le bonjour, à M. & Mme Chaventré. Un ami dévoué,

 

Angué

 

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Vue générale de la Chapelotte (Meurthe-et-Moselle).

 

18-1-17

 

Cette carte représente ou ça tappe souvent et fort, ce n’est pas notre secteur.

 

C. Chaventré

 

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Vallée de Celles (Vosges) – Vue générale de la Ménelle.

 

Vosges 19 janvier 1917.

 

C. Chaventré

 

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Thann (Haut-Rhin). Ruines du Château d’Engelsbourg . La Tour renversée.

 

8-2-17 

 

Je retrouve cette carte que je t’envoie car je pense bien ne pas retourner dans ce pays, pour te l’envoyer. Vivement la permission, et la libération. En attendant reçois ma chérie tous mes baisers.

 

C. Chaventré

 

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St-Rémy-Blanzy (Aisne). – Rue de la Folie.

 

St-Rémy, le 15-2-1917.

 

Cher Constant,

 

Et bien qu’en devenez-vous par ce temps. Moi cela va toujours. J’ai été en permission, tout va bien à la maison. J’ai vu aussi le cousin Pierre D., le métier lui est bon, car il le fait engraisser, il était là pour 20 jours. Je suis toujours au dépôt, l’on rapproche de Soissons, le régiment y prend les lignes.

 

J’aurai un petit neveu bientôt. Je crois que l’on s’en tirera donc de même cette année de cette putin de guerre, on s’en rappellera de cet hiver, on est forcé d’allumer la pipe de bonne heure.

 

Allons bon courage et bonne santé, bonjour à Clémentine,

 

Georges Cailly

 

Bien du mal à avoir du pinard dans une grande ville pareille.

 

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Gauloiseries Angevines.

- Parait, mon vieux Guernichon, qué l’père Trincard a chuté d’son guernier et s’a fait eune bosse pus grousse que l’poing.

- Ah dame voui, la Mariette, y a souvent pas b’soin d’tomber d’ben haut pour n’en ramasser eune ben plus grousse sans qu’son homme ait ren fait pour çà.

 

Monsieur Chaventré,

4e Compagnie 3e Bataillon Territorial Chasseurs Alpins SP. 97

 

Pierrefitte le 16 avril 1917

 

Monsieur Chaventré,

 

Nous voici de retour. Il ne faisait guère plus chaud aux Ponts de Cé qu’ici. Quel hiver! J’ai trouvé là-bas cette carte. Elle n’est pas de 1re fraîcheur, mais elle est tellement d’actualité. Je vous l’envoie donc avec notre meilleur bonjour à tous.

 

Durand

 

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Bordeaux. – Détail du Monument des Girondins.

 

Monsieur C. Chaventré                                                                                                    [9-9-17]

1ère Cie, 3ème Bon Territorial

Chasseurs Alpins S. P. 97

 

Cordiale poignée de main.

 

Delalonde

A. Delalonde

 

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Madame Constant Chaventré à Viessoix

 

Nos meilleurs vœux et souhaits pour 1918. Votre petite cousine et votre petit cousin qui vous embrasse de tout cœur.

 

M. Lecrivain     V. Lecrivain

 

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Monsieur Henri Chaventré à la Coquerie

Viessoix par Vire, Calvados

 

Bonne santé à tous. Bonne fête à tante et marraine.

 

Marguerite, Marcel et Hélène

 

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La Grande Guerre 1914-15. – Obus de 420 allemand entouré d’obus de 75 français et de 77 allemand. Le 420 mesure 1 m 54 et pèse 930 kos.

 

Rends-toi compte de ce que les Boches peuvent lancer comme gros obus, il est vrai qu’ils ne les lancent pas tous de ce calibre, il paraît que chaque coup de 420 leur revient de 40 à 45.000 et une pièce ne peut pas en lancer des quantités, elle ne peut pas en tirer 100 coups, paraît-il.

 

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Villersexel. – Pont sur l’Ognon. Haute-Saône.

 

Le 5 février 1918,

 

Cet ami Chaventré,

 

Je te remercie de ta carte que tu m’a envoyé. Tu comptais qu’elle me trouverai toujours à la même place. J’ai quité le 17 janvier avec la … qui a été … et nous voici de nouveau arrivé de ces jours dans ce pays au repos pour la reformer, c’est toujours mieux que au 3e. Je souhaite que ma carte te trouve en bonne santé, ainsi que tous les copains. Je ne suis pas été surpris de ce que tu m’annonce pour la relève des jeuns classes, sa se fait un peu partout.

 

Malheur sa ne se fait pas ici où il y a encore une dizaine de jeuns, tous de 1902, qui n’ont jamais fait une heure de tranchée et qui en savent plus long que les autres et ont tous les bonnes places. Tu donnes le bonjour aux copains, Vouillo (l’anarchiste – Boum) et aux autres, ton caporal, etc.. Et toi mon vieux Chaventré, une bonne poignée de main d’un ami, mes amitiés à Me Chaventré,

 

Den…, 6e section C. O. A., parc à bétail, secteur 176.

 

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Le Raincy – Le Temple

 

Le 23 mars 1918

 

Mon cher Chaventré,

 

A l’instant je reçois ta carte du 20. Nous sommes toujour à M. ou tu nous à laisser pour le moment nous avont pas d’ordre pour partir. A part cela toujour le même barnoms. J’espère que tu auras fait une bonne permission et but une bonne bollée. Tous les camarades se joigne à moi pour te souhaité le bonjour. A toi une bien cordiale poignée de main.

 

A. Chagnon (ou Chagnet?)

 

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Dunkerque – Le Port – Une Goëlette islandaise.

 

27-4-18

 

Ma chère Clémentine,

 

Depuis 9 jours que j’ai quitté Viessoix je n’ai pas encore rejoint ma Cie. Nous sommes 5 et repartons ce soir pour destination, ainsi vous voyez notre situation depuis 8 jours. Hier on couché à Calais. Je suis en bonne santé, j’espère que vous êtes de même ainsi que Constant à qui vous souhaiterez le bonjour pour moi. De tout cœur je vous embrasse, votre beau-frère,

 

H. Chaventré.

 

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St-Mihiel. – Le Calvaire

 

Le 21-12-18

 

Ma chère Clémentine,

 

Je suis en bonne santé et je désire que vous soyez de même. Etant aux environs de St-Mihiel avec ses alentours très pittoresque, j’ai visité cette ville en allant à une corvée. Je pense cette fois que bientôt notre délivrance approche, tous les jours avec impatiance nous attendons. Ce n’est pas la peine maintenant que vous me r’écrivez car bientôt je pense changer d’ici.

 

Bonne santé à bientôt j’espère vous embrasser. Votre beau-frère,

 

H. Chaventré

 

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Madame Chaventré                                                                                                   [25-3-19]

à Viessoix, la Coquerie, par Vire, Calvados.

 

Q5 28 p28s2-t5 d2 61 c564tt2 2st-2662 1ss2z f29822.

 

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Bourgneuf-Fouquet, 4, Avenue Carnot, Bellême.

 

Bonjour et bonne santé ma chère Henriette. Ton papa qui t’embrasse de tout son cœur.

 

H. Chaventré

 

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Bonne et heureuse année à mon filleul Pierre, qu’il devienne grand et robuste, que Dieu veuille qu’il soit toujours en bonne santé. Je t’embrasse bien fort petit Pierre,

 

Ton parrain,

 

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Mon cher Oncle,

 

Je vous souhaite une bonne fête, une bonne santé, et un prompt retour. Mes parents se joignent à moi pour vous souhaiter une bonne santé. Votre petite nièce qui vous embrasse de loin.

 

Andréa Chaventré

 

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Mantes. Le Palais de Justice (Petit, architecte).

 

Mme Vve Chaventré,

15 rue du Valherel, Vire , Calvados.

 

Un bonjour de Mante.

 

P. Chaventré

 

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Mr et Mme Chaventré,

Le Quézéril, Bernières-le-Patry ,

Calvados, France.

 

Londres, 19-8-33

 

Bonnes vacances de 1 mois en Angleterre que je vous raconterai longuement. Bons baisers à tous et bonne santé.

 

Hélène

 

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Mr Pierre Chaventré                                                                                                       [7-IX-33]

Le Quésery, Bernières-le-Patry, Calvados.

 

A Lourdes je ne t’oublie pas.

 

Leba… (Lebarbey?)

 

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Mézières. – Caserne du Merbion. – 91e Régiment d’Infanterie. – Les Bâtiments.

 

Mézières le 2 novembre 1933,

 

Chers amis,

 

Je vous envoie ces quelques mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont bonnes pour le moment, et j’espère que ma présente vous trouveras tous de même. Mon voyage c’est très bien passer, j’ai parti le matin à 7H30 de Montsecret, je suis arrivé à Paris à midi, nous avons pris le métro jusqu’à la gare de l’Est où nous avons pris le train à 12H55. Cela fait que l’on a pas eu le temps de voir Paris.

 

Je suis très bien habituer. La soupe n’est pas trop mauvaise, mais il n’y en a pas assez. Heureusement que l’on a du pain quand on en veut, cela fait qu’on peut casser la croûte.

 

Ce matin, nous avons sorti pour aller au service des morts, alors on a fait un petit tour en ville. Cela semble bon, au lieu d’être enfermé entre quatre mur. Le pays n’est pas trop vilain. Il y a deux villes, Charleville et Mézières, on est à 7 kilomètres de la frontière Belge. Hier, nous avons été en promenade, on a fait à peu près 3 kilomètres à travers la campagne.

 

Le pays n’est pas le même que chez nous, c’est la Champagne pouilleuse. Je termine ma carte en vous souhaitant le bonjour et une bonne santé.

 

Un ami qui pense à vous, amitiés à tous,

 

Gustave

 

Voici mon adresse:

Elève caporal Maillot, 91 Régiment d’Infanterie, 5 Compagnie, Mézières, Ardennes.

 

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Suippes – L’Eglise.

 

Madame Vve C. Chaventré                                                                                      [3-..-37]

15 rue de Valhérel, Vire, Calvados

 

Un bonjour du camps de Suippes.

 

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