BLOG de PLOG
ÉCO-NETTOYAGE ou PLOGGING
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Il est toujours bon de lier l'utile à l'agréable. Par exemple, faire une balade à vélo et... regarder le paysage certes, mais aussi faire du "plogging" comme on dit de nos jours ("plog" ça me va aussi), c'est-à-dire revenir la besace remplie de déchets. Ce n'est certes pas très glamour en apparence, mais au moins a-t-on le sentiment d'avoir rendu la nature un tout petit peu plus propre (il y a du boulot en perspective!). Pour ça, il faut des pieds, au moins une main, éventuellement un vélo, et un sac ou une sacoche. Voilà déjà pas mal d'années que je ramasse à l'occcasion des déchets lors de promenades à pied ou à vélo, par exemple des bouteilles en verre ou en plastique, des canettes métalliques ou des emballages, des morceaux de bâche agricole aussi, ça on n'en manque pas dans le bocage normand. Le 1er janvier 2018, au temps des bonnes résolutions, je suis passé à la vitesse supérieure. Pour se motiver, rien de tel que de noter dans un tableur le nombre de déchets ramassés et de voir au jour le jour leur nombre augmenter de manière exponentielle. Du coup, ça m'a bien motivé et rapidement je me suis dit qu'il était possible de parvenir à 1000 déchets en fin d'année. En seulement deux bonnes randonnées à pied de 27 et 19 kilomètres, aidé de ma fille, on en a ramassé 617 qui traînaient dans les sentiers depuis des années. Ils ont dû voir passer des centaines, des milliers de randonneurs, mais voilà, il a fallu attendre qu'il s'en trouve un qui n'ait pas peur de se salir le bout des doigts. Bon attention, quand c'est vraiment dégueu, je ne ramasse pas. En bout de course, tout ça finit en partie au recyclage ou à la poubelle. On approche de la fin de l'année, et en septembre, j'ai eu la joie, si on peut dire ça comme ça, d'atteindre les 2000 déchets ramassés! Pendant un bref moment, j'ai eu l'illusion que les routes que je fréquente étaient devenues plus propres, moins surchargées de déchets. Peut-être faudra-t-il encore quelques mois, quelques années, et l'éclosion de concitoyens réellement soucieux de vivre dans une nature propre avant de voir cette illusion se concrétiser, au moins dans mon secteur. Faut-il qu'il y en ait des gorets en liberté pour que tout ça se retrouve dehors. En faisant cette page, je n'ai qu'un seul but, susciter des vocations et avoir le plaisir de savoir qu'il existe d'autres extra-terrestres amoureux de la nature, soucieux de notre planète et de son avenir. Au moins, ce serait bien qu'on ne se retrouve pas dans une immense décharge. * * * Le 19 octobre 2018, je perçois un écho. Je ne suis pas le seul extra-terrestre dans la galaxie, comme le montre cet excellent article publié dans le Courrier des lecteurs du journal Ouest-France: « Ramassons les déchets sauvages ! » Environnement. Et si nous ramassions systématiquement les déchets que des irresponsables laissent dans la nature ? Lionel Léger (Ille-et-Vilaine) : Je prends fréquemment la bretelle d'accès à la 4 voies menant à Rennes et je constate que régulièrement sur le bas-côté de la route, côté conducteur, se trouvent éparpillés sur vingt trente mètres des sacs et leurs contenus provenant, en parfait état (après consommation), de chez McDonald's et autres lieux de restauration rapide. Je ne peux que dire « honte aux êtres humains » qui commettent ce genre d'actes inqualifiables à l'heure où tant d'entre nous essayons de faire un minimum pour la planète. Existe-t-il dans le règne animal une espèce aussi stupide, sale et polluante, vindicative et destructrice que les humains ? [...] Alors, chers concitoyens puisque l'insouciance et l'égoïsme humains n'ont pas de limites et que les pouvoirs publics ne peuvent évidemment pas tout faire, ramassons nous-mêmes les déchets laissés par ces êtres abjects, ramassons-les tous les jours, partout et en toute occasion, lors de nos déplacements à pied, lors de nos promenades sur les plages, dans nos parcs, dans la campagne ou en ville, lors de nos balades à vélo, en allant faire nos courses, et même arrêtons nos si chères automobiles pour ramasser la canette en métal, la bouteille en plastique éventrée, ou le morceau de plastique d'agriculture ou de polystyrène accroché à des branches ou gisant par terre, car il y en a un peu partout quand on regarde bien... Des gestes simples, mais si tout le monde s'y met, la Terre nous remerciera un peu peut-être, nous lui devons bien ça ! » * * * 31 décembre 2018, l'année est terminée. Ma fille a réussi à me convaincre de sillonner aujourd'hui les chemins de la commune d'à côté pour passer un nouveau cap symbolique. Voilà qui est fait, 3002 déchets ramassés au cours de l'année 2018, dont aucun n'aurait dû être là sous mes pieds. Je n'ai pas trafiqué le nombre, c'est bien 3002 déchets différents, tous quantifiables et ramassés un à un dans la nature. Les plus petits et légers étaient des sachets de bonbons en plastique, et à vrai dire quand c'est trop petit je ne les compte même pas, les plus gros étant un pneu de camion et une barre de fer rouillée longue d'un mètre cinquante. Ça donne à réfléchir sur la nature humaine, sur des notions comme la citoyenneté, la responsabilité, l'intérêt collectif qui pour certains resteront à jamais des mots incompréhensibles. Voilà donc ce qu'on peut trouver dans notre belle campagne normande, au bord des routes et des chemins:
9 juillet 2019 (331 déchets, pour 17 km à pied avec les enfants. Beaucoup de bâche)
4 juillet 2019 (6 déchets)
3 juillet 2019 (53 déchets) 1689 déchets ramassés en 2020 3002 déchets ramassés en 2018
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