La paroisse de Clairefougère, par Béziers



Saint-Martin-de-Claire-Fougère.
Sergenterie de Vassy, élection de Vire, 80 feux, notariat de Fresne.
ECCLESIA DE CLARA-FILICE comme portent les vieux titres.

Cette paroisse, arrosée par les petites rivières de Guyenne et de Rully, qui viennent se réunir dans son territoire, est à une lieue des bourgs de Vassy et à trois lieues de Vire. Elle dépend de la haute-justice de Vassy et le seigneur nomme à la cure. C'est en qualité de possesseur de Lambosne, situé dans cette paroisse, et qui donne son nom à un des principaux hameaux, qu'il présente à cette cure. Il appartient à messire le marquis de Vassy. Les titres font mention de deux chapelles sises à Claire-Fougère, savoir: Notre-Dame-des-Epinets, et Sainte-Radegonde; la première est unie à la cure. Le curé décimateur. Parmi les curés de Claire-Fougère, j'en trouve trois qui ont été distingués.

L'an 1492, Margarin de la Bigne, prêtre licencié en théologie, fut pourvu, par un visa du 2 mai, de la cure de Claire-Fougère et de la chapelle des Epinets qui lui avait été unie depuis peu:

ET CAPELLA B.M. DES ESPINES EIDEM ECCLESIÆ NUPER ANNEXA.

Deux jours après Robert Roger, clerc, se présenta aux fins d'obtenir un visa pour le même bénéfice, qui lui fut refusé. Procès en conséquence entre noble homme Bertrand de la Bigne, seigneur de Lambosne et de Saint-Christophe, qui avait nommé le premier, et noble homme Jean du Parc, seigneur de Bernières-le-patry et de Brucourt, présentateur du second. L'affaire portée aux assises de vire, il fut jugé par Girard Bureau, lieutenant de Messire le Bailli de Caen, que le sieur Margarin de la Bigne serait maintenu dans la cure (le visa est du 26 juillet), comme ayant été pourvu par le seigneur de Brucourt, et que Robert Roger serait mis en possession de la chapelle des Epinets sur la nomination du seigneur de Lambosne; que dorénavant le sieur du Parc serait tenu pour patron présentateur de Claire-Fougère, à cause de son fief de Brucourt, et que le sieur La Bigne, par rapport à son fief de Lambosne, aurait la nomination de la susdite chapelle. C'est assurément le même Margarin de la Bigne, depuis docteur en théologie, professeur et théologal en l'église de Bayeux, qui fut pourvu de la prébende d'Amayé en 1505, et de celle de Grisy en 1507. Il avait été nommé dès 1495 à la cure de Rully qui devint vacante par sa mort en 1523, comme le portent les registres de l'évêché.

L'an 1521, Margarin de la Bigne, clerc, fut nommé à la chapelle des Epinets par le précédent docteur qui était son oncle, et l'an 1546 (le visa est du 9 mai), à la cure de Claire-Fougère par noble et puissant seigneur Robert de la Bigne, seigneur de Lambosne et de Brucourt, au droit de sa femme, fille de Bertrand du Parc, seigneur de Bernières. Dans une assemblée du clergé, tenue à Bayeux le 24 février 1551, pour la réception des notaires apostoliques du diocèse, messire de la Bigne s'y trouve comme député du chapitre, et y prend les qualités d'official de Bayeux, d'abbé d'Ardennes, chanoine de Mathieu, et curé des paroisses de Claire-Fougère et de Saint-Germain-du-Pert. Il mourut, selon le P. du Moustier, au mois de décembre 1558 (collat. du 7 mai).

Enfin Margarin de la Bigne, clericus doctor theologus Bajocensis diœcesis, comme porte son visa du 21 septembre, fut nommé en 1566 par noble homme Robert de la Bigne, seigneur de Lambosne et de Brucourt, à la cure de Claire-Fougère vacante par le décès de messire Jacques Radulph, dernier titulaire; mais ayant négligé d'en venir prendre possession, le seigneur patron nomma à sa place Jean Eudes, prêtre, qui en obtint la collation le 29 avril 1570. C'est ce Margarin de la Bigne, depuis chanoine pénitencier et scholastique de Bayeux et doyen du Mans, qui s'est rendu célèbre par son ouvrage de la Bibliothèque des Pères. Il est clair par ces citations qu'il y a eu 3 Margarin de la Bigne; cependant la plupart des écrivains les ont presque tous confondus.

     

Quelques notes sur la chapelle Sainte Radegonde, par M. Gérard Villeroy

Dans l'histoire de Tinchebray de l'abbé Dumaine, il est dit que cette chapelle fut bâtie en mémoire de la bataille de Tinchebray. Cela ne peut être qu'une légende. Elle est dédiée à sainte Radegonde, les pèlerins y venaient pour obtenir la guérison de la galle, autrefois ils répandaient de l'avoine sur le sol de la chapelle en invoquant la sainte. La chapelle ancienne était située au pied du chemin et fut reconstruite quelques mètres plus loin au début de ce siècle en la changeant aussi de sens car elle était Nord-Sud.

Radegonde, fille d'un roi de Thuringe, naquit vers 520 et mourut en 587. Captive de Clotaire I, roi des Francs, il l'épousa vers 538. En 555, elle rentra dans les ordres et se fixa à Poitiers où elle fonda le monastère de Sainte Croix.

Retour